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juillet 2003 - suite
Une
heure du matin : alors que je m'apprête à aller me coucher
(j'ai eu ma dose d'émotions fortes pour la soirée), le
clignotement frénétique de la foudre sur l'horizon ouest
me remet en alerte. Je file vers un champ à la vue dégagée,
et découvre une activité électrique hallucinante
(plus d'un éclair par seconde !) camouflée par la masse
puissante d'un lourd rouleau nuageux (arcus) avançant à
toute vitesse. Il est encore loin mais, horreur ! je n'ai plus de pellicule
et dois d'abord me précipiter chez moi pour en trouver.
Je
file, je fonce, je reviens sur le site très peu de temps après,
mais le monstre est déjà sur Condom et fonce tête
baissée vers moi. La suite en image :

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Voici
la moitié septentrionale de l'arcus. Au moment de ce
cliché, moins de huit kilomètres me séparent
de la bête. La tache de lumière occupant la partie
inférieure gauche de l'image est le halo de lumière
de Condom. Les autres taches lumineuses sont liées à
l'activité électrique, littéralement frénétique
sur la partie supérieure de l'arcus. Notez la couleur
magenta qu'affectent les lueurs d'éclairs situées
à l'extrême droite de l'image.
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Ce
second cliché est pris quelques secondes plus tard. On
retrouve la tache lumineuse provoquée par Condom sur la
droite, plus au centre figure celle de Caussens. La base de l'arcus
est très basse, à peine à deux cents mètres
au-dessus des collines.
Ces
images ne rendent pas l'impression effrayante que peut produire
ce genre d'observation nocturne. Une fascination mêlée
de peur, une peur primaire face à ce ciel malade, à
cette nature soudain déchaînée. Je vous assure
que la contemplation de tels orages depuis une crête de
colline en pleine campagne, seul et à des kilomètres
du plus proche lampadaire ou village, donne une toute autre dimension
au spectacle !
L'image
suivante est prise alors que l'arcus est déjà sur
moi :
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Coup
de foudre entre Roquepine et Saint Puy avec le village de Blaziert
au premier plan. La pluie commence à fouetter ma voiture
et ce cliché est pris in extremis avant l'arrivée
du gros des précipitations. J'utilise pour cela une planchette
de ma conception qui se met à cheval sur la vitre à
moitié baissée, et qui s'avère indispensable
dans ce genre de situation où il ne fait pas bon mettre
un trépied ou un photographe dehors ...
Il
y a beaucoup de similitudes avec le terrible orage
du 4 juin, mais ce soir cela n'atteint pas (heureusement !)
un degré de violence comparable. Pas de coulées
de boue multiples ni de vignes hachées menues par la grêle,
mais beaucoup de branches brisées par le vent, et la certitude
que ce n'était pas la soirée idéale pour
faire du camping.
Les
habitués de mon site (il y en a !) reconnaîtront
le photogénique village de Blaziert, qui figure souvent
dans mes images consacrées aux Brumes
de Gascogne.
La
suite s'est passé dans l'écurie, à rassurer
des chevaux qui finalement avaient moins peur que moi !
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