ORAGES SUR LE GERS DU 18 AU 21 SEPTEMBRE 2002

Deuxième partie : vendredi 20 septembre
Première partie Troisième partie

Le festival se poursuit !

(Cliquez sur les images pour en obtenir des versions en haute résolution).

vendredi 20 septembre : de pire en pire !
L'après-midi se déroule en présentant des similitudes étonnantes avec la veille, mais cette fois un cumulonimbus qui me paraît encore plus énorme est vraiment très près. A 18h20, de fortes rafales balaient le château de Monluc sous un ciel apocalyptique et je dois faire un GROS effort pour continuer à faire une visite guidée digne de ce nom à un groupe d'américains (yeah ! like in Oklahoma ! Is it always like this in Gascony ?). A 19 h, ce premier monstre semble quelque peu essoufflé, mais je suis enfin libre et je bondis dans ma voiture et pars photographier ce qui suit :

Développement d'un cumulus congestus prometteur en direction du sud, vu de quelque part entre Saint Puy et le hameau de Pouy-Petit.

Ambiance "grands espaces" le long de la route entre Mas d'Auvignon et Terraube, en direction du nord-est.
Vue générale d'un énorme cumulonimbus générant de forte averses de grêle dans l'agenais, vu vers le nord-nord-ouest. Je suis cerné !

Ce cumulonimbus produit de beaux éclairs : ci-contre une séquence de six coup de foudre enregistrés en quatre minutes de vidéo Hi8.

Le dernier impact est probablement celui d'une décharge de très forte intensité (absence de ramification et tracé quasi rectiligne).

C'est finalement la cellule ci-contre qui retient le plus mon attention. Elle se développe à toute vitesse en direction de l'est, et le déplacement faible des nuages me donne une chance de pouvoir m'en approcher.

 

 

 

 

De Terraube je me précipite vers Fleurance et de là file en direction de Mauvezin, cap à l'est !

Je trouve mon bonheur avec une petite route entre le château d'Esclignac et Cadeilhan. La lune s'est levée depuis peu et ajoute sa touche de lumière au tableau, en avant le spectacle !

Il s'agit d'un orage à propagation arrière, au même titre que tout ceux que j'ai vu depuis la fin de l'après-midi. L'effet dû au déplacement des masses nuageuses durant la pose révèle bien le mouvement de l'ensemble vers le nord-est. Sur le cliché ci-contre, la constellation de Cassiopée ajoute son "W" caractéristique à cette fascinante scène nocturne que je contemple avec bonheur.

La lune encore presque pleine se lève et ses premiers rayons apportent un modelé particulier à ce spectacle que je trouve particulièrement réussi. Quelle soirée !

La première vue est extraite d'un cliché obtenu avec un objectif très grand angulaire (fish eye Sigma 15 mm:2.8; l'image ci-contre est réalisée avec un objectif de 28 mm:2.8.

Gros plan sur l'activité électrique sporadique (éclair toute les 90 secondes) de ce foyer en dissipation : voici un double coup de foudre simultané. Notez le brutal crochet dessiné par l'éclair de droite.

Objectif : Pentax 135/2.5 à pleine ouverture.

L'activité électrique diminue sensiblement, alors que c'est maintenant vers l'ouest et le sud-ouest que l'horizon palpite sous les feux d'éclairs lointains mais de plus en plus fréquents. Il est 21h20, demi-tour et en route vers l'ouest ! Une belle surprise m'attendait en approchant de Fleurance ...

Et un arc en-ciel la nuit, ça vous dit ?

C'est possible, il suffit de remplacer le soleil par la lune, un léger rideau de pluie bien placé, quelques éclairs pour meubler dans le fond et une route où filent les voitures et hop !

Plus de détails sur cette page.

Je me rend ensuite là d'où je suis parti, non loin de Mas d'Auvignon et de Saint Puy :

Voici un autre exemple de coup de foudre simultané, sur fond rose : l'artiste responsable de tout cela ne se repose donc jamais !

Les ramifications sont peu visibles car elles sont particulièrement fines, et ce surprenant arrière-plan rose trouve son origine dans la diffusion de la lumière de ces éclairs par un rideau de précipitations se situant derrière.

Ces couleurs singulières ne correspondent pas vraiment à l'impression visuelle. Ce peut être à cause la réponse de l'émulsion à une lumière qui n'a pas grand-chose à voir avec celle du jour, d'autant plus que la foudre émet probablement des "raies" monochromatiques (comme dans la plupart des cas où un gaz est porté à haute température). Je compte me livrer à une manip à ce sujet au cours de la saison 2003. Si vous avez des infos au sujet des propriétés spectrales des éclairs, merci de me contacter ! ppfeyte@free.fr

Contre-exemple : noyé dans les pluies, cet éclair à produit une vive lueur diffuse, mais rien ne paraît au sujet de sa forme.

Celui-ci se montre plus complaisant ...

Entre temps je remarque qu'un autre foyer, moins actif, ne se trouve qu'à quelques kilomètres au sud de ma position. Les coup de foudre sont espacés (un peu plus de deux minutes), mais se manifeste avec une régularité surprenante. Une observation plus attentive m'apprend que ce foyer se décale lentement en direction de l'est, et qui se je bondis vers le sud je peux intercepter sa trajectoire en me rapprochant du village de La Sauvetat.

Ce fut une bonne idée ...

Bingo ! Un double coup de foudre (encore un !) frappe deux kilomètres à l'est de La Sauvetat.

Le résultat est spectaculaire, et à ce titre la photographie comporte vraiment une part de magie car visuellement, cette décharge fut un flash éblouissant et très bref, ne permettant pas de détailler grand chose. Mes yeux adaptés à l'obscurité de la campagne gersoise sont alors éblouis et ne se révèlent, dans ce genre de circonstances, de bien peu d'utilité quant il s'agit de déterminer où frappe l'éclair.

Sur l'agrandissements ci-contre, on peut détailler les points d'impact de ces décharges gigantesques, en particulier dans le cas de l'éclair de droite qui frappe un arbre de plein fouet. Celui de gauche semble s'abattre dans un champ, pas très loin d'un lampadaire.

C'est ce genre de document qui permet de se faire une idée de l'échelle à laquelle se déroule ce phénomène terrifiant (et fascinant) qu'est la foudre !

Pour l'anecdote, la photo ci-dessus à été obtenue avec le boîtier photo posé sur une planchette orientable de ma conception qui se met à cheval sur la vitre partiellement baissée. La pluie tombait de plus en plus fort, et je tenait un sac en plastique au-dessus de l'appareil pour lui éviter le grand bain !

Passé minuit et demi, l'activité électrique de différents foyers en tout points de l'horizon ne faibli guère, mais la généralisation de la pluie (et la fatigue) limite les perspectives que pourrait m'offrir la seconde partie de la nuit. De l'orage à satiété, maintenant au dodo !

Allez savoir ce que va m'offrir le lendemain ?