Dès
19h00 je peux me jeter en direction du nord-ouest à la
rencontre de ce qui est maintenant devenu un splendide cumulonimbus,
avec pluie, foudre, enclume et tout ce qu'il faut pour être
heureux. Elément jubilatoire supplémentaire : le
nuage masque le soleil, ce qui offre une lumière et une
ambiance que j'apprécie particulièrement :
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Pour
contempler l'orage, je me suis rendu au moulin de Moussaron, situé
à quatre kilomètres au nord-ouest de Condom. Je
souhaitais inclure cet élégant moulin à vent
magnifiquement restauré dans mes photographie comme à
l'occasion de l'orage du 28 avril
2003, mais hélas! les pelouses environnant l'auguste
édifice sont encore envahies par quelques camions militaires
et leur occupants, militaires aussi suppose-je. Ils "squattent"
ce site avec force antennes et groupes électrogènes
depuis presque deux semaines dans le cadre de manoeuvres aériennes
massives. Il y en a beaucoup moins que les jours précédents
mais cela suffit pour ruiner tout espoir de composition artistique
! :
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Revenons-en
au ciel. A 19h40, au-dela de la vaste enclume qui s'étend,
d'autres nuages convectifs font leur apparition au-dessus de la
forêt des Landes, dans un océan de ciel clair. Voici
le genre d'indice qui laisse deviner que le spectacle ne se terminera
pas avec la dissipation de l'orage qui, déjà, retient
moins mon attention, car son déclin est avéré.
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20h00 : J'ai bondis jusqu'à Mézin (Lot-et-Garonne,
encore une dizaine de km plus au nord-ouest). La convection devient
vraiment manifeste à l'ouest, et la lumière se fait
de plus en plus belle. Quel régal !
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Ciel
! Du brouillard se forme dans la vallée entre Mézin
(dont vous apercevez l'église au premier plan) et Lisse.
Cela s'explique par le passage des précipitations significatives
de l'orage précédent. L'apport d'humidité
et le refroidissement sont suffisant pour amener la température
en-dessous du point de rosée et hop ! ... Brouillard !
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20h27
: la situation évolue avec une lenteur majestueuse, pourtant
je ne vois pas le temps passer ! A l'ouest ça devient sérieux
et me voici en présence d'un nouveau cumulonimbus, qui
ne tardera pas à percer le plafond formé par l'enclume
de l'orage précédent qui décidément
n'en fini pas de se dissiper. Il n'y a qu'un faible flux de sud-ouest
au niveau de la tropopause, ce qui explique la lenteur avec laquelle
s'évacue cette enclume devenue cirrus spisatus cumulonimbogenitus
( voir à ce sujet l' "enclume
orpheline" photographiée en avril 2003 ).
L'activité
électrique se manifeste plutôt du coté nord
(à droite) de cette nouvelle cellule. L'éclairage
à contre-jour permet d'observer magnifiquement le développement
du rideau de précipitation.
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Plein
nord, je peux distinguer cette lointaine cheminée d'alimentation
qui doit se trouver bien au-delà des limites du Lot-et-Garonne
:
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Mais
c'est surtout en direction du sud-ouest que ça bouge maintenant.
Voici que se développe un cumulonimbus de tout premier
choix, digne des grandes plaines états-uniènnes
:
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Il
est vraiment splendide, beau comme un cas d'école et si
bien mis en valeur par cette lumière de fin de journée
... Je n'ai plus qu'à retourner du coté du moulin
pour pouvoir taquiner le monstre d'un peu plus près !
...
Non sans jeter un ultime coup d'oeil vers le nord-ouest, où
la cellule que j'ai vu naître présente maintenant
une structure déjà passablement démantelée
:
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Loin
au sud un autre cumulonimbus à pris une allure assez réussie.
Il y a de quoi ne plus savoir où donner de la tête
!
De
retour au moulin j'ai droit à ce coucher de soleil encombré
d'orages, il est 21:27 :
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Le
soleil disparaît rapidement derrière ce mur de pluie,
une façon originale de quitter la scène après
une journée pas comme les autres !
La
base nuageuse commence à prendre un aspect intéressant,
avec cette "ligne claire" qui apparaît à
l'avant du courant descendant. Suis-je en présence de la
toute première étape de la formation d'un arcus
? La suite ne me permet pas d'être plus éclairé
à ce sujet ...
Pour
la seconde fois de la journée j'ai l'occasion d'attraper
un éclair au vol :
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Quel
spectacle ! Il est 21h46, et quatre minutes plus tard j'arrive
à saisir cet impact plus rapproché et particulièrement
intense :
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Le
crépuscule avance alors que l'orage, en phase de dissipation,
poursuit son trajet en direction de l'est : |
Les
dernières lueurs du jour me permettent de photographier
quelques mammatus festonnant le rebord de cette vaste enclume
qui s'en va se perdre dans la nuit ... Le spectacle est terminé
! |
Matériel
employé : reflex numérique Pentax *ist Ds, objectifs
Pentax 18-55 DA, Pentax-K 200/4, Sigma 105/2.8 EX et 15/2.8 fisheye,
trépied et planchette. |
lien
vers la 1ère partie: 28 juin 2005 après-midi
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