Kitao/Image de la semaine/endstorm.htm
IMAGE DE LA SEMAINE

A la fin de l'orage
Près de Condom, Gers, 24 juin 2005

 

Je vous propose de plonger dans le voluptueux souvenir d'une fin de journée orageuse.

Cette photographie à été obtenue durant le crépuscule, suffisamment tard pour que le soleil ne puisse plus éclairer les nuages, même les plus élevés. Au cours des trois heures précédentes, le ciel m'avait comblé en me jouant le grand spectacle de l'orage estival. Je me retrouvais environné de cumulonimbus de presque tout les cotés, et je galopais d'une colline à l'autre, entre Saint Puy, Condom et Mezin, pour suivre la représentation avec le plus d'assiduité possible (vous trouverez mon "reportage" en image sur ces pages).

Au moment de cette pose, le rideau retombait sur la scène : les cellules orageuses se dissipaient, laissant s'étaler leurs enclumes aux formes de plus en plus incertaines contre la tropopause, où un faible flux de sud-ouest les emportait mollement. De vagues mammatus étaient discernables au sein de ces orages qui, bien que sur le déclin, laissaient encore s'échapper des quantités de pluie non négligeable.

Juché en bordure d'un champ de blé près à être moissonné, je guettais une proie photographique d'une toute autre nature ... Je la savais encore là, tapie dans la nuée redevenue muette, mais prête à jaillir pour une ultime et fulgurante apparition. Je n'en suis plus à mon premier orage, et je sais comment la foudre peut soudain déchirer un ciel que l'on croirait apaisé, l'orage arrivé à son terme. Et l'éclair qui surgit alors peut être des plus spectaculaire, couvrant parfois des centaines de kilomètres carrés de ses méandres complexes sans oser toucher le sol; dans d'autres cas la foudre choisis un tout autre visage, éminemment plus redoutable, lorsque toute la charge encore contenue dans la nuée est rassemblée en un trait unique et meurtrier, un monstrueux coup de foudre d'une intensité prodigieuse : le superbolt.

Ce n'était pas le cas ce vendredi là ! Pas d'éclair monstre devant mon objectif, mais une décharge horizontale sinueuse, qui eut le bon goût de se produire au moment ou je tenais l'obturateur ouvert. Une ultime flamme électrique, un soubresaut de lumière pour repousser la nuit qui allait laisser s'effacer, dans le silence des altitudes, toute trace de ces fureurs d'un soir ...

Technique : bon vieux boîtier Pentax ME super (1981 !), fish-eye 15/2.8 Sigma à 5.6-8,Fuji Provia 100F, pose B de plusieurs comprise de trente secondes environ.

Orage du 24 juin 2005 : dossier complet
ARCHIVES SOMMAIRE