Je
vous propose de plonger dans le voluptueux souvenir d'une fin de
journée orageuse.
Cette photographie
à été obtenue durant le crépuscule,
suffisamment tard pour que le soleil ne puisse plus éclairer
les nuages, même les plus élevés. Au cours des
trois heures précédentes, le ciel m'avait comblé
en me jouant le grand spectacle de l'orage estival. Je me retrouvais
environné de cumulonimbus de presque tout les cotés,
et je galopais d'une colline
à l'autre, entre Saint Puy, Condom et Mezin, pour suivre
la représentation avec le plus d'assiduité possible
(vous trouverez mon "reportage" en image sur ces
pages).
Au moment de cette
pose, le rideau retombait sur la scène : les cellules orageuses
se dissipaient, laissant s'étaler leurs enclumes
aux formes de plus en plus incertaines contre la tropopause, où
un faible flux de sud-ouest les emportait mollement. De vagues mammatus
étaient discernables au sein de ces orages qui, bien que
sur le déclin, laissaient encore s'échapper des quantités
de pluie non négligeable.
Juché en bordure
d'un champ de blé près à être moissonné,
je guettais une proie photographique d'une toute autre nature ...
Je la savais encore là, tapie dans la nuée redevenue
muette, mais prête à jaillir pour une ultime et fulgurante
apparition. Je n'en suis plus à mon premier orage, et je
sais comment la foudre peut soudain déchirer un ciel que
l'on croirait apaisé, l'orage arrivé à son
terme. Et l'éclair qui surgit alors peut être des plus
spectaculaire, couvrant parfois des centaines de kilomètres
carrés de ses méandres complexes sans oser toucher
le sol; dans d'autres cas la foudre choisis un tout autre visage,
éminemment plus redoutable, lorsque toute la charge encore
contenue dans la nuée est rassemblée en un trait unique
et meurtrier, un monstrueux coup de foudre d'une intensité
prodigieuse : le superbolt.
Ce n'était
pas le cas ce vendredi là ! Pas d'éclair monstre devant
mon objectif, mais une décharge horizontale sinueuse, qui
eut le bon goût de se produire au moment ou je tenais l'obturateur
ouvert. Une ultime flamme électrique, un soubresaut de lumière
pour repousser la nuit qui allait laisser s'effacer, dans le silence
des altitudes, toute trace de ces fureurs d'un soir ...
Technique
: bon vieux boîtier Pentax ME super (1981 !), fish-eye
15/2.8 Sigma à 5.6-8,Fuji Provia 100F, pose B de
plusieurs comprise de trente secondes environ.
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