(Coup de gueule :)

Vous pouvez constater que la partie droite de ce cliché panoramique est pleine de vide : voici le paysage résultant d'une imbécile politique de remembrement. Un désert de cultures intensives exposés aux vents et à toutes les formes d'érosion, sans plus aucune haie dont les vertus ne sont pourtant plus à démontrer. Huit cent milles kilomètres de haies ont été supprimés en France au cours de ces trente dernières années, et je peux vous garantir que cela continue à un rythme soutenu dans le Gers.

Le bonheur est peut-être dans le pré, mais certainement pas dans cette désolation gorgée de pesticides ...

(ci-dessus) : Parfois, miracle, un ou deux arbres demeurent tels des sentinelles consternées, rares signes d'une vie en sursis.

(Fin du coup de gueule)

Je ne m'attarde guère dans ces vastitudes affligeantes, car l'occasion se présente de tirer le portrait de la neige en gros plan. Cette plongée dans l'univers microscopique des flocons de neige allait me révéler des merveilles ! :

Coupe de glace sur une minuscule feuille de buis. Une fonte partielle a affecté la délicate structure des flocons, les transformant en petits granules quelconques ... On dirait une cuillerée de sucre en poudre !

Je ne vais pas m'en tenir là, et plonge vers des grossissements plus importants en combinant le 105 Macro EX Sigma avec un jeu de bagues-allonge. En quête de flocons frais et de dentelles subtiles, j'ai vite fait de trouver mon bonheur.

Et route vers un autre monde ! :

Avec un grandissement plus important, l'aspect confus de la surface neigeuse fait place à un autre domaine. Y émerge une singulière harmonie reposant sur une étonnante combinaison de rigueur géométrique et de fantaisie cristalline, au gré d'assemblages invraisemblables.

Un monde ou règne la symétrie hexagonale, révélant les secrètes affinités combinatoires des molécules d'eau.

Les flocons entiers ne sont pas légions, car ils sont très fragiles. Rencontrant d'autres flocons au cours de leur chute, ou brisés par leur rude arrivée au sol, c'est souvent sous forme de fragments qu'ils apportent leur contribution au manteau neigeux. Ce cliché nous montre à quel point la neige peut avoir une structure complexe, formée par un inextricable entrelacement de branches, aiguilles, plaquettes et dendrites de glace transparente. Un univers insoupçonné que nous foulons avec une joyeuse ignorance ...

Révélation finale : ce minuscule agrégat de glace pris au piège d'un fil d'araignée. Difficile d'obtenir une photographie à peu près nette de cet élément qui vibrionnait sur place au plus imperceptible souffle d'air !

Bonus : gros plan sur cette stalactite de glace saisie le lendemain, lors du dégel.