Entre
Marsolan et Mas d'Auvignon, Gers, le 7 janvier 2004
Tout au long
de la nuit glaciale, un timide vent d'est a fait glisser le brouillard
sur les collines de Gascogne.
Comme
tout honnête brouillard, celui-ci était constitué
d'innombrables gouttelettes d'eau en suspension. Mais seulement
voilà : la température étant négative,
ces gouttelettes étaient en surfusion. C'est-à-dire
que l'eau restait à l'état liquide malgré
la température inférieure au point de congélation.
Cela n'a rien d'exceptionnel, car nombres de nuages sont constitués
de gouttelettes en surfusion. Ce phénomène se produit
d'autant plus volontiers que l'eau est pure et l'atmosphère
dépourvue de poussière.
Mais
il suffit qu'une de ces microgouttes rencontre un obstacle (cristal
de glace en suspension, poussière, brin d'herbe ou bord
d'attaque d'une aile d'avion...) pour la voir se congeler instantanément.
La minuscule quantité de glace ainsi déposée
adhère fortement au support et, tant que les mêmes
conditions persistent, d'autres gouttelettes vont contribuer à
accroître ce dépôt par accumulation. A tel
point que ce phénomène est redouté par les
pilotes (alourdissement et altération du savant profil
de l'aile), mais apprécié du photographe qui découvre
avec enchantement un paysage matinal complètement transformé
par une nuit de brouillard givrant.
Surtout
quand ce dernier disparaît pour laisser le soleil faire
scintiller ces bois immaculés !
Mais
la merveille fut hélas éphémère, et
quelques minutes après ce cliché toute trace de
givre avait déjà disparue sous l'effet du réchauffement
prodigué par notre étoile.
Technique
: boîtier 24 x 36 Pentax ME super, 28 mm Sigma, pellicule
Fuji Provia 100F.