Ce
que j'ignore au moment de ce cliché, c'est que cette averse
est accompagnée d'un microburst, rafale descendante destructrice
qui s'abat sur Saint-Puy, en cassant plusieurs petits arbres et
en brisant d'innombrables branches. Cela n'a pourtant pas l'air
si terrible vu depuis mon point d'observation, situé une
douzaine de kilomètre plus au nord. Ces précipitations
tombent d'un plafond nuageux tourmenté, dessinant un "bras"
qui prolonge vers l'ouest la zone d'activité d'un très
vigoureux cumulonimbus qui passe à une quinzaine de kilomètres
à l'est. Cet orage semble avoir été particulièrement
virulent du coté de Monfort, puis sur la Lomagne.
Comme
ce rideau de précipitations vient droit sur moi, mais assez
lentement, j'estime cette fois ci avoir la possibilité
de fuir assez vite pour ne pas être rattrapé immédiatement
par la bête. Ce n'est finalement qu'à Moirax, à
quelques kilomètres au sud d'Agen, que je me laisse submerger
volontairement par le mur de pluie mêlée de grêle.
J'attends que ça passe, espérant qu'après
cette sérieuse averse je puisse bénéficier
d'un air limpide. J'allais être comblé !
Et
voici le spectacle :
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(28
mm f./4, 4 s de pose sur Fuji Velvia 50 iso, en direction
du nord) |
L'image
ci-dessus nous dévoile le bord occidental de ce cumulonimbus
particulièrement dynamique. L'enclume gigantesque s'étend
loin au-dessus de moi et couvre la plus grande partie du ciel
visible. Et cela prend encore un tout autre aspect avec la formation
de nombreux mammatus :
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(28
mm f./4, 8 s de pose sur Fuji Velvia, en direction du sud) |
A
l'arrière-plan, c'est bien un autre gros cumulonimbus qui
est visible. Après avoir contemplé ce crépuscule
d'exception et raté la photographie d'un extraordinaire
coup de foudre, je retourne en direction du sud à la rencontre
de cette nouvelle cellule prometteuse :
Ci-dessous,
le même foyer vu de plus près. Remarquez les ramifications
multiples au niveau du plafond nuageux et la zone de précipitation
localisée mais intense derrière les deux éclairs
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