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ORAGE DU 26 MARS 2005

Enfin le printemps, enfin l'orage, mais quel orage !!

Pourtant il s'en est fallu de peu que je ne rate tout : avec un emploi du temps trop chargé pour avoir le loisir de me soucier de la situation météo, c'est en partant en coup de vent de chez moi que j'avais quand même pensé à m'emparer de l'appareil photo, sans prendre tout les kilos de matériel qui m'accompagnent habituellement lorsque le ciel est susceptible de donner de la voix.

Week-end de Pâques oblige, l'activité (touristique !) s'annonçait intense au Château de Monluc cet après-midi, et la visite d'un groupe d'une quarantaine de personnes à 17h30 limitait sérieusement mes espoirs d'avoir la possibilité de contempler le ciel.

Les Dieux voulaient-ils à tout prix me faire cadeau du spectacle d'un orage de premier choix ? Il pourrait être tentant de le croire, tant les choses se sont arrangées de façon à ce que je puisse contempler cet évènement dans les meilleures conditions !

La suite en image : voici le spectacle que je découvris à 18h00 :

Deux étages de nuages se distinguent clairement : un banc de petit cumulus (ou altocumulus ?) blottis autour d'un vaste cumulonimbus dont l'enclume envahit progressivement le ciel à une altitude de l'ordre de 10 000 mètres. A l'horizon, une trouée visible au centre de l'image permettait de distinguer une partie des Pyrénées-Atlantiques, alors que la visibilité horizontale se limitait à quelques kilomètres deux heures auparavanti !

 

18h06 : je suis ravi de constater que la progression de l'orage est relativement lente, car cela va peut-être me laisser le temps de le savourer comme il faut. Cette vue panoramique obtenue à partir de trois clichés nous montre le château de Monluc au premier plan à droite.

L'observation attentive de la base du cumulonimbus me laisse soupçonner dès cet instant la formation d'un arcus. Le doute allait être levé dès les minutes suivantes :

18h09 : joie ! c'est bel est bien à la naissance d'un arcus que je suis en train d'assister. Les contrastes se renforcent, les précipitations aussi et des nuances de couleurs remarquables apparaissent progressivement. Je sais à partir de maintenant que je vais avoir droit à du grand spectacle !

Ce que ne révèle pas cette image, ce sont les coup de foudre assez nombreux qui frappe les collines distantes au-devant des rideaux de précipitations. Je décide de focaliser mon attention (par ailleurs bien perturbée par des problèmes d'alimentation électrique du boîtier !) sur l'évolution des structures nuageuses au détriment des phénomènes électriques. Mais les coups de foudre que j'ai le loisir de bien voir sont très bref est me semblent relativement peu intenses, mais assez nombreux (entre quatre et six à la minute, peut-être d'avantage).

18h16 : les choses se précisent. Les pluies ont franchi l'horizon et ne se trouvent plus qu'à une dizaine de kilomètres. J'aime voir des pans de paysages disparaitre les uns après les autres derrière la pluie, cela donne une meilleure perception des distances ... Et une fois de plus l'occasion est donnée de se sentir très, très petit ! Simultanément, les manifestations électriques changent de nature : beaucoup moins d'impacst de foudre au sol, au profit décharges intra- et internuageuses fréquentes, provoquant un roulement de tonnerre quasi-continu. Impressionant !

A 18h18, l'arcus dans son développement prend une struture magnifique. Quelle puissance ! :

Au secour !

Une minute plus tard je réalise ce panorama à partir de quatre clichés (image de la semaine - mars 2005) :

Ci-dessous un gros plan sur ces couleurs rares, agrémenté d'un éclair attrapé par hasard (!) :

Cet éclair est représentatif, en ce sens que la plupart des décharges se produisait juste derrière l'arcus, et plus ou moins noyées dans les précipitations.

18h22 : le monstre passe au zénith, pluie et grêle sont imminents. Des rafales agitent le haut des arbres, mais restent modérées au passage des "griffes" de la bête :

18h48 : l'orage s'éloigne en direction de la vallée du Gers, et j'ai droit à un arc-en-ciel persistant. Plusieurs coups de foudre à l'éclat intense (positifs ?) apparaitront juste au centre de l'arc, frappant les collines situées au sud de Lectoure :

Le temps de foncer chez moi pour divers impératifs techniques, je suis de nouveau en mesure de saisir le reste du spectacle peu avant 20h00. La nuit s'avance, et les amateurs d'étoiles reconnaitrons la constellation du Grand Chien sur les deux clichés ci-dessous. J'aime quand l'orage côtoie le ciel pur ! :

La représentation prend fin avec l'allumage d'un nouveau foyer distant, qui doit sévir entre Auch et Lannemezan. L'atmosphère limpide me permet de photographier ces lointaines tourelles convectives illuminées par les éclairs à 21h00 :

L'arcus de cette fin de journée me laissa un souvenir si vif que j'eu bien du mal à m'endormir ce soir là !

ORAGES 2004