Enfin
le printemps, enfin l'orage, mais quel orage !!
Pourtant
il s'en est fallu de peu que je ne rate tout : avec un emploi
du temps trop chargé pour avoir le loisir de me soucier
de la situation météo, c'est en partant en coup
de vent de chez moi que j'avais quand même pensé
à m'emparer de l'appareil photo, sans prendre tout les
kilos de matériel qui m'accompagnent habituellement lorsque
le ciel est susceptible de donner de la voix.
Week-end
de Pâques oblige, l'activité (touristique !) s'annonçait
intense au Château de Monluc cet après-midi, et la
visite d'un groupe d'une quarantaine de personnes à 17h30
limitait sérieusement mes espoirs d'avoir la possibilité
de contempler le ciel.
Les
Dieux voulaient-ils à tout prix me faire cadeau du spectacle
d'un orage de premier choix ? Il pourrait être tentant de
le croire, tant les choses se sont arrangées de façon
à ce que je puisse contempler cet évènement
dans les meilleures conditions !
La
suite en image : voici le spectacle que je découvris à
18h00 :
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Deux
étages de nuages se distinguent clairement : un banc de
petit cumulus (ou altocumulus ?) blottis autour d'un vaste cumulonimbus
dont l'enclume envahit progressivement le ciel à une altitude
de l'ordre de 10 000 mètres. A l'horizon, une trouée
visible au centre de l'image permettait de distinguer une partie
des Pyrénées-Atlantiques, alors que la visibilité
horizontale se limitait à quelques kilomètres deux
heures auparavanti !
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18h06
: je suis ravi de constater que la progression de l'orage est
relativement lente, car cela va peut-être me laisser le
temps de le savourer comme il faut. Cette vue panoramique obtenue
à partir de trois clichés nous montre le château
de Monluc au premier plan à droite.
L'observation
attentive de la base du cumulonimbus me laisse soupçonner
dès cet instant la formation d'un arcus. Le doute allait
être levé dès les minutes suivantes :
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18h09
: joie ! c'est bel est bien à la naissance d'un arcus que
je suis en train d'assister. Les contrastes se renforcent, les
précipitations aussi et des nuances de couleurs remarquables
apparaissent progressivement. Je sais à partir de maintenant
que je vais avoir droit à du grand spectacle !
Ce
que ne révèle pas cette image, ce sont les coup
de foudre assez nombreux qui frappe les collines distantes au-devant
des rideaux de précipitations. Je décide de focaliser
mon attention (par ailleurs bien perturbée par des problèmes
d'alimentation électrique du boîtier !) sur l'évolution
des structures nuageuses au détriment des phénomènes
électriques. Mais les coups de foudre que j'ai le loisir
de bien voir sont très bref est me semblent relativement
peu intenses, mais assez nombreux (entre quatre et six à
la minute, peut-être d'avantage).
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18h16
: les choses se précisent. Les pluies ont franchi l'horizon
et ne se trouvent plus qu'à une dizaine de kilomètres.
J'aime voir des pans de paysages disparaitre les uns après
les autres derrière la pluie, cela donne une meilleure
perception des distances ... Et une fois de plus l'occasion est
donnée de se sentir très, très petit ! Simultanément,
les manifestations électriques changent de nature : beaucoup
moins d'impacst de foudre au sol, au profit décharges intra-
et internuageuses fréquentes, provoquant un roulement de
tonnerre quasi-continu. Impressionant !
A
18h18, l'arcus dans son développement prend une struture
magnifique. Quelle puissance ! :
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Une
minute plus tard je réalise ce panorama à partir
de quatre clichés (image
de la semaine - mars 2005) :
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Ci-dessous
un gros plan sur ces couleurs rares, agrémenté d'un
éclair attrapé par hasard (!) :
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Cet
éclair est représentatif, en ce sens que la plupart
des décharges se produisait juste derrière l'arcus,
et plus ou moins noyées dans les précipitations.
18h22
: le monstre passe au zénith, pluie et grêle sont
imminents. Des rafales agitent le haut des arbres, mais restent
modérées au passage des "griffes" de la
bête :
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18h48
: l'orage s'éloigne en direction de la vallée du
Gers, et j'ai droit à un arc-en-ciel persistant. Plusieurs
coups de foudre à l'éclat intense (positifs ?) apparaitront
juste au centre de l'arc, frappant les collines situées
au sud de Lectoure :
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Le
temps de foncer chez moi pour divers impératifs techniques,
je suis de nouveau en mesure de saisir le reste du spectacle peu
avant 20h00. La nuit s'avance, et les amateurs d'étoiles
reconnaitrons la constellation du Grand Chien sur les deux clichés
ci-dessous. J'aime quand l'orage côtoie le ciel pur ! :
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La
représentation prend fin avec l'allumage d'un nouveau foyer
distant, qui doit sévir entre Auch et Lannemezan. L'atmosphère
limpide me permet de photographier ces lointaines tourelles convectives
illuminées par les éclairs à 21h00 :
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L'arcus
de cette fin de journée me laissa un souvenir si vif que
j'eu bien du mal à m'endormir ce soir là ! |
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