L'orage
revêt bien des visages, et une fois de plus j'y ai trouvé
une beauté singulière.
Cette
image doit son relief étonnant à la présence
de nuages déchiquetés de type pannus se profilant
au-devant d'une décharge internuageuse de fin d'orage. De
tels pannus sont communs à proximité des fortes averses
et révèlent les turbulences engendrées par
l'étalement du courant descendant autour de la zone concernée
par les précipitations. L'air de la basse tropopause est
bousculé par cette irruption d'air plus dense, et il peut
être soulevé. Si les conditions s'y prêtent,
cette bousculade aérienne peut engendrer des nuages qui illustreront
parfaitement, par leurs contours déchiquetés, le chaos
atmosphérique en cours.
Néanmoins,
dans le cas présent, nous avons à faire à des
pannus artificiels ! Ils trouvent leur origine dans le double panache
émis par la centrale nucléaire de Golfech, qui s'est
chargé d'apporter l'humidité nécessaire à
leur apparition. Je précise également que l'éclair
visible sur cette photographie se situe vraisemblablement à
un ou plusieurs kilomètres au-delà des pannus,
et qu'il ne s'agit pas d'une décharge interpannus
(!!)
Ci-dessous
un autre cliché pris moins d'une minute plus tard. Sous l'éclat
d'une décharge intranuageuse, ces mêmes nuages apparaissent
comme de sombres silhouettes au-devant du même rideau de précipitations
sur son déclin :
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