Tempête à Biarritz

La météo marine annonçait des conditions tout à fait dignes d'intérêt pour le lendemain, dimanche 19 février 2005 : une dépression se creusant à 986 hPa allait aborder les cotes charentaises, gratifiant la moitié méridionale du Golfe de Gascogne de rafales pouvant atteindre 130 km/h, qui allaient à loisir accentuer la puissante houle de NW déjà présente entre Bretagne et cote Cantabrique, pour donner des creux de 6 à 9 mètres (!)

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De quoi ne plus tenir en place ! C'est décidé, dimanche matin je bondirais dans la voiture et filerait vers mon point d'observation préféré, à savoir le phare de Biarritz ...

La première centaine de kilomètres est parcourue sous un ciel limpide, avec une excellente visibilité. Les Pyrénées se distinguent avec une netteté exceptionnelle, les sommets se profilent au-devant d'un mur de fœhn, mais sont dépourvus de nuages lenticulaires. Déjà des rafales de secteur sud aussi puissantes qu'irrégulières envoient quantité de petites branches sur la route, feuilles mortes et poussières tourbillonnent dans les rues d'Eauze et de Nogaro

C'est une vingtaine de kilomètres après Mont-de-Marsan que je fais ma rencontre avec le corps pluvieux de la perturbation (photo ci-dessus), une pluie qui n'allait plus s'interrompre avant seize heure ! Arrivé à 13h15 au pied du phare de Biarritz, je doit patienter derrière mon pare-brise mitraillé de pluie (et aussi de grésil à deux ou trois reprises), quelques essais m'ayant convaincu que d'essayer de faire des photos dans de telles conditions ne constituait pas une heureuse idée. Alors je patiente en compagnie de France Culture et d'une plaque de chocolat, en me disant que si à seize heure la pluie n'a pas cessé, je mettrai quand même le nez dehors coûte que coûte, quite à sécher lors de mon retour vers le Gers.

Certaines rafales sont vraiment violentes, de secteur sud-ouest, et je vois à plusieurs reprises des tuiles s'envoler du toit de cette demeure particulièrement exposée :

Mais voici que la pluie cesse brutalement à 15h58 précisément. La luminosité du ciel en direction de l'ouest me laisse deviner l'arrivée très prochaine (et très attendue) d'éclaircies significatives. Le ciel de traîne, enfin ! Le soleil pointe ses rayons entre des cumulus allongés dans le sens du vent, c'est parti pour les photos ! :

Dès le retour du soleil, c'est l'enchantement : la lumière crue frappe la surface de l'océan, et accroche chaque gerbe d'écume, chaque projection d'embruns.

Je ne suis pas le seul à profiter du spectacle, d'autres personnes s'adonnent comme moi à de longs moments de contemplation :

Il y a quand même beaucoup de cumulus, et les moments où le soleil est visible sont rares.

La vue ci-dessus est prise en direction du nord, au moment où un grain orageux passe au nord de l'embouchure de l'Adour, me procurant cet horizon plombé.

Voici l'image qui me semble la plus réussie, obtenue au moment où une vive lumière baignait la partie sud de la baie de Biarritz, où se dresse le célèbre Rocher de la Vierge :

Pour voir la version intégrale de cette image panoramique, cliquez ici :

Image de la semaine : Tempête sur la cote Basque.

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