Sujet : la Voie Lactée, de la constellation de la Flèche (à gauche) à la celle de la Couronne Australe (à droite).

Localisation : ce cliché va d'une région proche du zénith jusqu'à l'horizon sud. En tournant l'image d'un quart de tour dans le sens des aiguilles d'une montre, vous retrouverez son orientation "naturelle", nous montrant la Voie Lactée telle que l'on peut la découvrir lors des belles nuits d'été.

Cliché : Assemblage de deux poses de 30 minutes (dont 10 avec un filtre diffuseur) pour la moitié droite et la partie centrale, et d'une pose de durée indéterminée (je me suis endormis !) pour la partie gauche (Aigle et Flèche) avec un objectif de 50 mm Pentax ouvert à 1.7; émulsion : l'excellente Fuji Provia 100 F. Diapositives scannées avec un Minolta Dîmage Scan Dual, suivi d'un assemblage et traitement sous Photoshop.

Date : nuit du 12 au 13 août 2001, à la maison (altitude 150 m.)

La Voie Lactée fut mon premier amour astronomique, alors que je la découvrais avec éblouissement, à l'âge de six ans et demi, sous le ciel cristallin de l'arrière-pays provencal. Vingt-cinq ans plus tard je la retrouve enfin sur le pas de ma porte, sous le ciel limpide de Gascogne. Avoir ainsi tout un morceau d'Univers à portée de vue à chaque soirée sans nuages (et sans lune) est un luxe essentiel. Je n'ai pas un seul lampadaire dans un rayon de plusieurs kilomètres autour de chez moi, et je goûte sans m'en lasser la joie de contempler le ciel tel qu'il s'offrait à nos ancêtres.

Hélas, la part de la population qui est en mesure de pouvoir apprécier ce sublime spectacle est de plus en plus restreinte, puisque bientôt 80% de nos concitoyens vivrons dans des agglomérations moyennes ou importantes, sous un ciel complètement coloré par d'innombrables lumières urbaine dispensant l'énergie de nos centrales nucléaires vers les étoiles. Nos enfants sauront-ils encore un jour ce que fut la Voie Lactée ?

Bon, revenons-en à cette image. L'élément qui m'y surprends le plus est la luminosité de la Voie Lactée dans le Sagittaire (coté droit). Cette lueur presque surexposée n'est autre qu'une partie du bulbe central de notre Galaxie, où se pressent de vieilles étoiles par milliards ... Par ailleurs, l'on distingue très bien les structures complexes déployées par les nuages de poussières omniprésent dans le plan de la Voie Lactée, et qui justement nous ôtent la possibilité de jeter un coup d'oeil direct en direction du centre galactique. A l'oeil nu, ces nébuleuses obscures sont responsables, entre autre, de l'aspect particulièrement complexe de la Voie Lactée dans la partie illustrée ici, lui donnant l'aspect d'une prodigieuse charpente ou d'une gigantesque colonne vertébrale. Et cette échine céleste laisse éclater des "gerbes d'étoiles que soulèvent des mottes luisantes de nuit" (Giono).