Kitao/ Edition spéciale : tornade du 20 avril 2003

TORNADE DU DIMANCHE 20 AVRIL 2003

A 19h40, après plusieurs heures consacrées à la préparation du spectacle "Ciels Sauvages", je sors de chez moi pour découvrir ceci en direction du sud-ouest :

Il s'agit d'un cumulus à la base surbaissée. Le nuage présente une extension verticale remarquable et semble pousser avec une vigueur que je trouve surprenante alors qu'il ne peut bénéficier d'aucun apport thermique solaire (ciel complètement bouché à l'étage moyen).

Je bondis sur un talus juste à coté de chez moi pour bénéficier d'une vue plus dégagée et ce que je découvre me laisse bouche bée. Juste le temps de prendre le téléobjectif de 200 mm pour saisir trois clichés de ce phénomène aussi inattendu qu'éphémère :

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Un intervalle inférieur à 15 secondes sépare chacune de ces photographies. Mon observation ne me permet pas de certifier qu'il y ai eu contact de la pointe visible avec le sol, mais le phénomène tourbillonnaire était évident et il est certain qu'il s'est manifesté jusqu'à moins de 50 mètres de hauteur.

Je pense donc bien avoir été le témoin d'une brève tornade de faible intensité, qui se classerait en F0 sur l'échelle de Fujita, bien que dans le cas présent le tuba présente un aspect turbulent. C'est peut-être dû à la petite échelle du tourbillon, son énergie peu élevée, sa proximité au sol, ou bien encore au fait que je n'ai peut-être observé que la fin du phénomène (comme peut le suggérer l'analyse de la partie supérieure du cliché de gauche, qui révèle ce qui pourrait être le reste d'un tuba plus organisé).

Ci-dessous, un agrandissement du cliché central où je figure le mouvement tourbillonnaire ascendant que j'ai observé à l'aide de flèches :

A ce moment là le tourbillon s'est scindé en deux "tresses" distinctes, peut avant de disparaître.

Ce type de tornade de faible intensité n'est certainement pas si rare que ça, et il est évident que l'énergie mise en jeu est infiniment moindre que dans le cas des tornades issues de cumulonimbus organisés, par exemple, en ligne de grain. Je pense que la très faible hauteur de la base nuageuse (300 mètres par rapport au niveau de la mer ?) à joué un certain rôle, en favorisant une dissymétrie dans l'alimentation en air par les irrégularité du relief (le coin est assez vallonné, avec des altitudes généralement comprises entre 80 et 210 mètres).

En tout cas, je m'abstient d'employer le terme de "mini-tornade" si prisé par les médias. Il ne fait pas partie du vocabulaire reconnu par la météorologie, mais il est néanmoins employé à tort et à travers pour désigner, dans la plupart des cas, ce qui n'était qu'une rafale descendante destructrice (microburst).

Bien entendu, vos commentaires sont les bienvenus ! ...

ppfeyte@free.fr

 

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