Le 28 juin 2005 est une date que je ne suis pas près d'oublier ... De 19 heures à minuit, le ciel gascon allait m'offrir une succession d'orages extraordinaires, avec des conditions d'observation magnifiques, sans même que je n'eusse besoin de parcourir des centaines de kilomètres.

L'image ci-dessus illustre le point culminant de la folie atmosphérique qui ce soir là agite les plaines du sud-ouest, au moment où le troisième orage (je pu m'en offrir cinq au cours de la soirée !) s'approchait de ma position. Cela faisait un moment que j'avais repéré la jupe d'aspiration qui ornait la cheminée d'alimentation du vigoureux cumulonimbus, et j'avais aussi noté que la bête venait droit sur moi. Je décidai de ne pas bouger, et d'attendre fébrilement la suite ... Non sans faire preuve d'une certaine témérité vis à vis de la foudre, ayant remarqué la prééminence d'éclairs internuageux au détriments des impacts au sol qui étaient, à ce moment là, beaucoup moins fréquents.

Petit à petit, le monstre se rapproche et c'est un tableau dantesque qui se met en place sous mes yeux. Jamais je ne me suis autant senti en situation de spectateur privilégié. Des éclairs horizontaux illuminent sans répit le plafond nuageux, mais je suis littéralement hypnotisé par la perfection de la configuration qui se met en place devant moi. Foudre, nuage-mur rotatif, rideau de précipitation (appelé à soudainement devenir un véritable déluge où certains grêlons dépasseront trois centimètres de diamètre !), tout y est ... Il ne manque qu'un tuba.

Mais onze minutes plus tard, c'était chose faite ! Héberlué, je vis un tuba se contorsionner et disparaître aussitôt.

Plus de détail sur cette soirée exceptionnelle dans ce dossier spécial.