Le
crépuscule est pour moi un moment privilégié,
une faille entre deux mondes où s'immisce une apothéose
de couleurs, mais c'est aussi une promesse : celle de l'obscurité
à venir, celle qui, patiemment désirée, permettra
au regard de l'amateur d'étoiles de plonger de plus en plus
librement dans les profondeurs du ciel ...
Mais
occupons-nous en premier lieu de la fin du jour : lorsque l'atmosphère
est particulièrement sèche et pure, presque dépourvue
de poussières en suspension, le jour s'éteint avec
éclat. Eclat du soleil d'abord, qui, dans les minutes qui
précèdent sa disparition, n'est que peu affecté
par l'absorption atmosphérique. L'excellente transparence
limite alors le rougissement qui empourpre souvent notre étoile
favorite à son coucher.
Puis,
au cours des dizaines de minutes qui suivent, c'est tout le ciel
occidental qui flamboie et offre un magnifique dégradé
aux teintes extraordinairement profondes. Instants précieux
que soulignent quelques nuages d'altitude longilignes égarés
dans cette immensité cristalline.
Dans
l'ambre liquide de cet océan de lumières paraît
un délicat cil d'or, un parfait croissant de lune, qui imite
la course de l'astre du jour et se hate de plonger derrière
les collines. A sa gauche brille la planète Venus ("l'étoile"
du berger) qui, elle aussi, plonge vers l'horizon paisible. Grillons
et noctuelles élèvent leurs stridulations vers la
voûte étoilée, à chaque instant plus
vaste encore, invitant l'astronome contemplatif à une longue
veille sous la Voie Lactée.
Ce
soir, il y aura moisson d'étoiles ...
Technique
: reflex numérique Pentax *ist Ds, 50/1.7 Pentax
à 5.6, extrait d'un panorama obtenu à partir
de trois clichés, poses de 10 secondes , 400 iso,
trépied.
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