Une
virulente vague orageuse était attendue sur la France en
ce jeudi 28 juillet 2005. Le programme annoncé suivait un
d éroulement classique : les intempéries allaient
d'abord se déclencher sur les Pyrénées et les
plaines du sud-ouest avant de traverser une importante partie du
pays en se déplaçant vers le nord-est.
Bien
sûr, j'étais sur le qui-vive, prêt à affronter
grêles et kilomètres pour fixer le splendide déchaînement
des éléments. Mais cette fois-ci, la pluie, sous forme
d'averses interminables, allait considérablement réduire
l'attrait visuel de cette succession de forts orages estivaux.
Après
pas mal de kilomètres parcourus en vain entre Gers et Lot-et-Garonne,
l'approche du crépuscule me donna la bonne idée d'aller
me poster au bord de la Garonne, sur la rive opposée à
la centrale nucléaire de Golfech. Un nouvel orage, à
l'activité électrique plutôt modeste, arrivait
dans mon dos. Essayant de ne pas trop exposer le matériel
photo à la pluie, je guettais les éclairs en espérant
un impact sur l'une de ces deux immenses tours de refroidissement.
Bilan
: pas de coup de foudre direct, mais quand même ce joli exemple
d'éclair qui, après s'être propagé presque
horizontalement, vit l'une de ses deux branches frapper les coteaux
situés à quelques kilomètres au nord de la
centrale. Effet de perspective, cet éclair semble venir "palper"
le dôme de l'un des deux réacteurs.
Une
même force est ainsi visible sous deux manifestations différentes
: derrière des mètres de béton et de métal,
des atomes se brisent à un rythme jugulé, remplaçant
le charbon au coeur d'une énorme machine à vapeur
dédiée à la production d'électricité,
tandis qu'au sein des vastes nuées, un processus de séparation
des charges encore bien mystérieux amène à
l'apparition fulgurante d'une autre électricité, fondamentalement
sauvage, brutale et indomptable ...
Technique
: reflex numérique Pentax *ist Ds, 18-55 DA AL à
18 mm, pose de 10 secondes , 200 iso, trépied et
pare-pluie improvisé (casquette).
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