IMAGE DE LA SEMAINE |
Extraordinaire souvenir que celui de cette nuit du 11 au 12 avril 2001 : une somptueuse aurore boréale s'est déployée sur un tiers de l'horizon ! Une alerte concernant la probabilité d'une activité aurorale exceptionnelle avait été lancée, et du coup j'avais décidé de passer la nuit dans ma voiture (tramontane oblige). Je me postais à 2 km de Gignac, tourné en direction du nord, à partir de 23h30, espérant veiller suffisamment longtemps pour réussir à voir ne serais-ce que quelques petits rougeoiements dans le ciel. La fatigue aidant, je me suis assoupi vers 1h00 du matin. Lorsque j'entrouvris les yeux aux environs de 2h25, la première chose que je vis fut la constellation de Cassiopée baignée d'une lueur rose extraordinaire. |
Ce fût un véritable électrochoc ! Je bondis hors du véhicule avec une fébrilité extrême, pour saisir une série de clichés avec les objectifs de 50 et 28 mm (ouvertures respectives 1.7 et 2.8), avec des temps de pose de 40 à 60 secondes, sur Kodak Elite II 100 ... Non sans prendre le temps de contempler l'extraordinaire flamboiement qui était en train de gagner tout un tiers de l'horizon ! Quelle surprise que de pouvoir si facilement distinguer la couleur rose-rouge de l'aurore ! Par moment, le rideau qui ondulait lentement semblait parcouru de subtiles marbrures d'une finesse structurelle incroyable, à la limite du visible, rendu plus discernable par des palpitations quasi-organiques. Quelle émotion que de voir ainsi "vivre" la magnétosphère terrestre en "direct live" ! |
Cette couleur rouge est caractéristique des plus violentes tempêtes agitant l'ionosphère. Cette aurore se trouve bien plus loin que l'horizon (constitué ici par le plateau du Larzac), car elle se situait approximativement à l'aplomb de l'Angleterre et de la Manche. Et si j'ai eu droit au spectacle, c'est en raison des dimensions exceptionnelles prise par le phénomène : ce rideau lumineux atteignait près d'un millier de kilomètres de hauteur ! Un mur de lumière dont je ne voit que la partie supérieure en raison de la rotondité de la Terre ... Ce n'est qu'une fois les diapos en main que je me suis rendu compte que je pouvais les assembler pour produire cette vue panoramique qui révèle l'étendue du spectacle, le feu d'artifice embrasant un arc de 130° (un tiers de l'horizon entier !). |