Joie
: après d'innombrables soirées de brouillard, l'hiver
m'offre enfin ses nuits cristallines. Et le moment ne pouvait être
mieux choisi, car c'est en ce début d'année que s'offre
le spectacle gracieux du rapprochement d'une magnifique comète
et du plus beau des amas d'étoiles.
Ce
dernier est connu sous le nom de l'amas des Pléiades, ou
bien encore Messier 45. La comète, splendide visiteuse, porte
le nom de son découvreur australien : Machholz, assorti de
la dénomination technique de C/2004 Q2.
Machholz
est au supplice, tel un flocon s'aventurant au-dessus d'un brasier.
L'iceberg céleste est ravagé par la chaleur de notre
étoile : ses glaces en se vaporisant forment cette tête
verdâtre ovalisée tandis que la partie ionisée
de ces gaz s'échappe à toute vitesse, soufflée
par le vent solaire, et forme cette queue remarquable qui va se
perdre au confins du système solaire ...
Et
plus loin, infiniment plus loin derrière, brillent les Pléiades
dans leur superbe indifférence. La comète nous offre
un spectacle astronomique qui se déroule à notre échelle
au moins au niveau temporel : le passage de ce bloc de glaces au
redoutable voisinage du soleil ne dure que quelques semaines. Mais
les astres de la toile de fond voient leur histoire s'inscrire sur
des millions d'années, et leurs rayons franchissent des centaines
d'années-lumières avant de venir s'inscrire sur un
capteur numérique. Une telle image est une illusion dont
le ciel est coutumier : la rencontre qu'elle illustre ne paraît
telle que pour les habitants de la Terre ...
En
mai dernier j'avais déjà eu le bonheur de saisir la
rencontre d'une comète et d'un amas ouvert : Neat
et Messier 44.
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