Kitao /Expositions / La Gascogne des Quatre Eléments/ L'Eau
LA GASCOGNE DES QUATRE ELEMENTS
L'EAU En Gascogne, l’eau est le plus souvent discrète. Chantant aux sources farouches, cachée à l’aisselle de tendres vallons, elle serpente en ruisseaux qui s’éveillent au printemps avant de tarir sous les ardeurs de juillet. Les rivières au cours paisible sont attentives à porter sans remous sur leur dos les voyageurs d’un été, alors que de nombreux petits lacs parsèment les collines où ils se plaisent à réfléchir le ciel. L’eau est aussi présente sous un autre visage, inquiétant et féerique à la fois, lorsqu’elle se mue en écharpes mystérieuses et mouvantes. La voici planant près du sol, nappe brumeuse prête à noyer les haies, engloutir les villages et égarer les pèlerins. Née dans la nuit, la rosée se déploie en perles innombrables sur les près, parfois remplacée par le givre qui blanchit les champs et transforme le paysage de l’aube. L’élément liquide peut aussi se faire terrible, alors que les nuages amoncelés libèrent leurs lourdes cataractes et éveillent le souvenir des destructions passées. Mais après l’ondée, tandis que s’éloigne le tonnerre, c’est une nature vivifiée et scintillante de fraîcheur qui paraît avec l’arc-en-ciel. |
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Cascades |
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A l’automne,
les hêtres de la vallée de Lesponne se parent d’or
avant que leurs feuilles innombrables tapissent les sous-bois et cours
d’eau. L’eau abondante coule ici en claire cascades qui ravissent
les promeneurs en partance pour le Lac Bleu. Photographie argentique (diapositive Kodak EC 100 iso) - boîtier Pentax ME super - objectif Sigma 28/2.8 à pleine ouverture - Cascades du Chiroulet, dans la Vallée de Lesponne (Hautes-Pyrénées). |
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Flocon |
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En
scrutant la neige de très près, j’avais repéré
ce flocon qui se distinguait bien au milieu de l’enchevêtrement
informe que présente habituellement la surface du manteau neigeux
à cette échelle. La structure en étoile à
six branches (dendrites) est parfaitement visible, et son contour unique
nous conte l’histoire de sa croissance dans une masse d’air
humide et relativement peu froide. |
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Reflets |
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Les
platanes qui bordent le lac de Mothe se reflètent dans le miroir
des eaux calmes. A gauche se distingue encore le voile de brouillard nimbant
la surface du lac, reliquat d’une nuit fraîche. |
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Perles et soies |
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Gros
plan sur des gouttelettes festonnant délicatement les fils d’une
toiles d’épeire. Ces perles liquides sont formées
par l’accumulation des innombrables gouttes microscopiques constituant
le brouillard (croissance par collection); il ne s’agit donc pas,
à proprement parler, de rosée, car cette dernière
se forme par condensation de la vapeur |
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Saint-Orens-sur-Ciel |
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Inoubliable
matin d’hiver que celui où le village de Saint-Orens-Pouy-Petit
m'apparut ainsi ! Flottant sur le brouillard, il ressemblait à
vaisseau de pierre aux cheminées fumantes, prêt à
sillonner l’immensité de cette mer blanche. La forte inversion
thermique présente en ce matin de janvier (c’est-à-dire
l’air très froid stagnant dans les vallées) explique
la longévité de ce brouillard qui persista jusqu’à
midi malgré l’éclat du soleil. |
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Arbres fantômes |
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Sentinelles
ponctuant l’étendue, ces arbres au sortir de la nuit émergent
du brouillard à la faveur des premières brises. Une fois
que le sol sera exposé au rayon du soleil, la partie sera (provisoirement)
gagnée, et l’air limpide l’emportera ... Jusqu’à
la nuit suivante ! |
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Le lever d'Orion |
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C’est une nuit d’automne où se répondent la chouette et le chevreuil, une nuit où la Lune fait luire le manteau de brouillard qui noie de ses rosées la vallée de l’Auchie. A l’orient paraissent de nouvelles étoiles, celles de la constellation d’Orion, annonçant la venue de l’hiver.
La mythologie nous conte qu’Orion était si grand qu’il pouvait marcher dans la mer, sa tête et ses épaules dépassant largement au-dessus des flots. Dans le cas présent, à défaut d’étendue marine, c’est d’une mer de brouillard que je le vis émerger ! |
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FEU |
TERRE |
AIR |